L’HIPPODROME DE COMPIÈGNE

ou comment choisir le bon cheval….

- Guignol : Alors, Gnafron, qu’est-ce que t’en dis de cet hippodrome de Compiègne ? Est-il à ton goût ? Est-ce que ça valait pas la peine de faire le voyage ?

- Gnafron : Pour sûr qu’il est beau cet hippodrome. Et les chevaux zaussi. Mais y a, par les tribunes, de ces bestiaux à jaquette qui me regardent comme si j’avais mis ma veste de traviole en boutonnant le lundi acque le mardi. Y me ziottent d’une certaine façon qui me rappelle, en pire, la façon de la maréchaussée.

- Guignol : T’en fais pas. C’est rien qu’à des envieux.

- Gnafron : Des envieux ? des envieux de quoi ? Sûrement pas de mes pécuniaux, attendu que j’en ai jamais eu.

- Guignol : Mais non, grosse bête, y z’envient pas tes escalins, vu qu’ici y z’en ont tant à regonfle qu’y savent plus quoi en faire… bien que ça les empêche pas d’en vouloir encore davantage. Non, si y t’envient c’est à cause de la couleur de ta trogne, qui leur dit que te dois pas manquer de Pots de Côtes à tes repas, et même entre, et que, du coup, ça leur a fait penser que pet-être te pourrais être un natif de la Croix-Rousse, alors qu’eux, non. Mais apinche un peu les trois qu’arrivent par ici. Te les connais ?

- Gnafron : Pourquoi ? Je devrais ? Je me souviens pas les avoir jamais vus débarouler la rue des Pierres Plantées ou lentibarner sur le Boulevard ou vider des verres au comptoir du père Coquard, ou s’esclafer au Thiâtre du Laurent Mourguet. C’est qui ? Y doivent être de la Presqu’île ou même du Boulevard des Belges. Ce serait pas des zamis du Merdelion ?

- Guignol : Des zamis de Gégé 1^er ? Je sais pas. C’est possible. Ce sont surtout des genses de la haute, des genses de la phynance et de la politique.

- Gnafron : Alors, le Gégé Merdelion y doit les connaître. M’étonnerait pas qu’il les aient croisés à la cantine du Sénat.

- Guignol : J’en sais rien. Te sais, le Gégé y n’y va pas trop au Sénat. Mais les trois qui s’avancent, je vais te dire leur nom. Le premier, c’est un ancien ministre, un intime de Sarkozy, y s’appelle Éric Woerth. Celui du milieu (si j’ose dire) c’est un aristo de la phynance, Henri de la Croix de Castries, ex-PDG du Groupe AXA. Le troisième, c’est aussi un noble à particule, y se nomme David de Rothschild, banquier comme son pepa. Mais allons plutôt voir du côté de la buvette si, des fois, y n’y aurait pas des pots de Côtes ou quelque chose qui puisse s’en rapprocher.

Ils sortent. Entrent les trois de la haute…

- Éric Woerth : Ah ce cher David de Rothschild, voilà longtemps qu’on ne vous avait pas vu !

- Henri de la Croix de Castries : Absolument ! D’ailleurs vous auriez dû venir voir courir notre poulain, François, au dernier meeting de Compiègne …

- David de Rothschild : Mais je soutiens Emmanuel Macron, chers amis !

- EW : Vraiment ? Loin d’un cheval de course ce Macron ! Tout juste un poney ?

- DDR : Fi ! Mais j’ai vu que vous êtes à nouveau en responsabilité cher Eric, vous avez bien vite changé de cheval…. Oublié ce cher Nicolas au profit de Fillon !

- E.W. : T’inquiètes, François et Nicolas se sont rencontrés et l’affaire est réglée. Nicolas fait du business au group Accor Hotels mais, pour de vrai, il a repris le pilotage politique. Les disputes, c’était pour amuser la galerie … maintenant on passe aux choses sérieuses.

- HCC : Absolument ! D’ailleurs c’est bien Nicolas qui dicte le nouveau programme de Fillon : thèmes sécuritaires, dénonciation de la tribalisation de la société, majorité pénale à 16 ans … Trop fort ce Nicolas ! !

- DDR : Certes. Du coup, votre candidat semble éviter les sujets sociaux économiques …

- EW : Mais pas du tout ! D’ailleurs je suis en charge du projet présidentiel de notre candidat, et je peux vous dire qu’on ne renonce à rien.

- DDR : Même s’il est mis en examen ?

- HCC : Absolument ! D’ailleurs être mis en examen c’est être présumé innocent ! Nicolas et Balkany le lui ont bien expliqué. Et pour faire joli, ils ont même trouvé la formule : Le meilleur des juges c’est le suffrage universel !

- DDR : Alors qu’en est-il de cette réforme de la sécurité sociale ? Petits bobos et gros bobos mmh ?

- HCC : Euh…C’est un peu douloureux pour le peuple d’entendre parler précarité, austérité en ce moment. Alors il vaut mieux revenir sur des sujets moins …. Clivants.

- DDR : Evidemment, comment parler chiffres sans évoquer les millions d’euros détournés n’est-ce pas ?

- EW : Ah non ! Pas vous David !

- HCC : Absolument ! D’ailleurs ne sommes-nous pas tous des hommes d’affaires ? Et votre poulain Macron que venait-il faire à la Banque Rothschild ?

- DDR : Il arrivait de la commission Attali pour la relance, il avait déjà contribué à privatiser plusieurs entreprises publiques … C’est le roi de la vente du patrimoine d’Etat. Alsthom aux Américains, les aéroports aux Chinois … c’est Macron ! Il fut à 36 ans le plus jeune ministre de l’Economie, tout comme Valéry Giscard d’Estaing en 1962.

- EW : Bien ! Nous sommes d’accord : rien de mieux pour le business que les amis politiques.

- HCC : Absolument ! Absolument ! D’ailleurs… (On l’interrompt)

-DDR : Oui ! Mais la prudence doit rester de mise ! Ces dernières années, les Républicains prennent trop de risques !

- EW : Soyez clair David !

- DDR : Mouais … il y affaires et affaires.

- HCC : Absolument ! Absolument ! Tout ça c’est à cause de cette sale manie… de cette obsession de la transparence ! Vous avouerez que les contrats ont besoin d’un peu de secret ! Sinon où va-t-on ?

- EW : Je dirai même plus : Obscène ! Oui, c’est obscène ce besoin de transparence ! Si le premier sdf venu doit être au courant de nos moindres chiffres, alors plus rien n’est possible.

- DDR : Eh oui Eric, tout le monde n’a pas le sens des affaires … Dites-moi c’est bien vous qui avez vendu 57 hectares de la forêt domaniale de Compiègne, pour une bouchée de pain, à votre ami UMP de la société des courses ?

- EW : Bah oui.

- DDR : Et ce sans appel d’offre ni enchères …

- EW : Euh … mais j’ai été blanchi là- dessus.

- DDR : Comme pour l’affaire Bettencourt ?

- EW : Oh … aussi … blanchi aussi !

- HCC : Absolument ! Et mieux vaut rester entre blancs pour faire du blanchiment ! …

Ils rient comme des bossus du bon mot !

- HCC : Parlons sérieusement mon cher David. Il est grand temps de lâcher votre canasson Macron pour rejoindre notre écurie Fillon sponsorisée par Nicolas.

- DDR : Comment donc ? Mais votre candidat est coincé, il ne peut plus tenir aucun de ses engagements libéraux !

- HCC s’énerve : Absolument.. absolument pas ! François est mon ami, il a ma confiance. Pleine et entière ! Jamais il ne trahira sa parole ! Le groupe AXA l’a payé assez cher pour ça … quand j’étais PDG !

- EW : Oui, mais ce n’était pas François, c’était la société 2F = FF conseil …

- DDR : Quel subtil homme d’affaires ! Mais dites-moi, depuis l’affaire Pénélope, les médias le marquent à la culotte. Et ces … syndicalistes et leurs concerts de casseroles.

- EW : Ah attention, rien d’illégal dans ce cas, tout était légal. Il sera blanchi !

- HCC : Absolument ! Et depuis quand la justice vient-elle se mêler des comptes des députés ?

- EW : Séparation des pouvoirs ! Surtout quand c’est pas nous qui gouvernons !

- DDR : Mais enfin, ces promesses aux banquiers, ces déclarations au vu et au su des médias. Ça manque de discrétion !

- EW : De qui tu parles ?

- DDR : De Fillon voyons, il est usé déjà. Son passé de premier ministre, sa réforme des retraites et maintenant ces promesses de pureté angélique « rétablir un lien de sincérité et d’honnêteté avec les Français .. » Paroles de bateleur !

- HCC : mais qu’importe … nos électeurs ne sont pas dupes !

- EW : ce qui compte c’est le programme : un projet puissant … je m’en occupe !

- DDR : Pfff « La droiture doit être la vertu de la droite ! » ridicule ! Quel programme ? On y comprend plus rien !

- EW : Le même programme, je n’y changerai pas un mot, pas une virgule !

- DDR : Encore un LR payé à ne rien faire !

- HCC : Mais dis-donc Rothschild, toi c’est quoi ton programme ? ..enfin celui de ton Macron ?

- DDR : Emmanuel a déclaré : il n’y a plus de droite plus de gauche ! Prophétique !

- EW : ouais c’est facile en sortant d’un gouvernement qui se prétendait de gauche et faisait une politique de droite !

- HCC : Absolument ! Mais encore ? Son programme, c’est quoi ?

- DDR : Emmanuel a déclaré : « Tous les jeunes Français doivent rêver d’être millionnaires ! »

- EW : Ben c’est pas avec des rêves qu’on redressera la France !

- HCC : Absolument ! Absolument ! Du concret ! Les patrons du CAC 40 et les financiers, ils veulent du concret !

- DDR : Vous n’avez rien compris justement ! Il faut brouiller les pistes.

Emmanuel est un artiste, il est jeune … il est beau ! Il a une vision !

- EW : Et s’il arrive au pouvoir il fera quoi ton poulain ?

- DDR exhalté : Uberisation ! Par le web, chaque jeune sera entrepreneur indépendant. Plus de sécu, plus de charges sociales ! Tout est privatisé ! Mondialisé !

- HCC : Mais comment concrètement ?

- DDR : D’abord il signe le CETA des 2 mains, il y a pas candidat plus américain ! Là-dessus votre Fillon n’a aucun d’avis !

- EW : La France veut des réformes pour renforcer la finance française !

- HCC : Attends Eric, la finance elle est internationale de nos jours … heu … Et que fera ton Macron ?

- DDR : Emmanuel a dit : « la vie des chefs d’entreprise est plus difficile que celle de salariés. » C’est pourquoi il fit la loi Macron pour supprimer les lois du travail.

- EW : Sa loi tu parles, c’est ça qui a remplacé les trains par des cars ?

- DDR : Mais non, sa vision a été déformé par Hollande qui a dévoyé la loi Macron en loi El Khomri.

- HCC : Du concret, du concret !

- DDR : La semaine de 39h pour les jeunes, un peu moins pour les vieux ! La loi Macron, c’était ça : le travail du dimanche, en soirée jusqu’à minuit, sans augmentation !

- EW : Et ben Fillon c’est 39h pour tout le monde sans augmentation !

- DDR : La fin des inspections du travail, de l’élection aux prudhommes, des élus du personnel, de la médecine du travail, de l’autorisation de licenciement … la fin des CHSCT …de tout ce qui nuit aux managers, c’était la loi Macron ! C’est son PROJET ! (il hurle)

- EW : Enfin il vient du PS quand-même ton petit poney !

- DDR : Emmanuel a déclaré : « Je ne crois plus en la gauche de l’égalitarisme ! » Je ne connais plus belle confession des erreurs de la jeunesse ! Il portait la barbe au ministère : c’est un vrai subversif !

- EW : Oui enfin, diplômé de Sciences-po, énarque, banquier … il y a pire comme subversif !

- DDR : Mais c’est pour cela qu’Emmanuel est soutenu par des jeunes : Kouchner, Cohn-Bendit ou Alain Minc comme par les vieux : Jacques Attali, Bernard Arnault, Erik Orsenna, Jacques Séguéla, Pierre Gattaz, Anne Pariso, et Jean-Hervé Lorenzi, du Cercle des économistes.

- HCC : M’enfin Lorenzi, c’est normal, il est membre du directoire de votre Groupe Edmond de Rothschild France.

- DDR : N’oubliez pas le soutien essentiel de la presse. Emmanuel a l’appui des propriétaires des grands médias comme Pierre Bergé et Xavier Niel (groupe Le Monde, l’Obs) ou encore Bolloré de Canal+ et Bouygues.

Et votre candidat Fillon : qui le soutient encore ? les députés eux-mêmes renâclent !

- EW : Notre candidat piaffe d’en découdre ! C’est un battant !

- HCC : Absolument ! Absolument ! Il va passer à la paille de fer les privilèges de la fonction publique ! Et plutôt deux fois qu’une !

- DDR : Emmanuel voulait le faire, c’est Hollande qui l’a empêché !

- HCC : François Fillon, il va augmenter de 2 points la TVA.

- EW : Heu non … ça faut plus le dire !

- HCC : Ah bon ? pourtant on va le faire , non ?

- EW : Oui, mais, chut, faut pas le dire.

- HCC : Ah bon. François Fillon a déclaré : « Il serait temps qu’on accepte qu’il peut y avoir des emplois précaires » et « Il faut en finir avec les emplois aidés » !

- EW : Oui, mais ce sont des idées qui viennent de notre parti. Il faut bien dire que vous n’influencez François en rien mon cher Henri de la Croix de Castries.

- HCC : Absolument ! Je vais dire que je n’ai rien à voir avec le projet de privatiser une partie des frais de santé au profit des sociétés d’assurances. Et même, je le jure !

- EW : Très bien, mon cher ! Et si Axa a payé 200 000 euros 2F conseil entre 2012 et 2014, c’était pour faire du lobbying à la Commission Européenne !

- HCC : Absolument ! Absolument !

- DDR : En annonçant officiellement sa candidature, le 16 novembre, Emmanuel a affirmé qu'il veut la placer "sous le signe de l'espérance". Car La France ne pourra pas répondre aux défis du XXIe siècle "avec les mêmes hommes et les mêmes idées"

- EW : L’été qui suivra notre élection, nous lancerons la blitzkrieg, la guerre éclair contre la sociale : 49.3, ordonnances et décrets !

- HCC : Absolument ! Absolument ! 39h dans la fonction publique pour réduire de 500 000 les effectifs !

- EW : Suppression de l’impôt sur la fortune, réduction de l’impôt sur les revenus du capital.

- DDR : Mais ça aussi Emmanuel veut le faire !

- HCC : Il faut libérer les capitalistes Français pour battre les capitaux anglo-saxons !

- DDR : Eh minute ! Rothschild est un groupe international !

- EW : Qu’importe ! FF travaille aussi avec les Russes !

- HCC : Dès la rentrée nous imposerons un référendum pour occuper le bon peuple et qu’il ne pense pas à se lancer dans la contestation !

- DDR : Oui, je sais, Fillon l’a annoncé à la Fondation Concorde l’an dernier. Et bien Emmanuel a été membre de la Fondation Jean-Jaures !

- EW : Ah tu vois qu’il est à gauche !

- DDR : A Hue A Dia ! Emmanuel n’est plus … EW lui met une baffe !

- HCC : Par ce référendum, nous aplanirons les inégalités des régimes sociaux, nous diminuerons le nombre des parlementaires, nous fusionnerons départements et régions pour faire des économies !

- DDR : D’aucun parti ! Emmanuel est en marche !

- EW : Et nous les battrons …

- DDR : Nous Macron .. Il rend la baffe à Woerth

- HCC : Car l’austérité … EW : lui colle une baffe en voulant frapper DDR !

- EW : Nous vaincrons !

- DDR très agité : Nous Macron ! Nous Macron !

Silence

- HCC : Tout de même mes amis, calmons-nous … Nous n’avons pas de profonds désaccords après tout … Peut-être quelques divergences géopolitiques … comme autrefois …

- EW : Euh oui hein … pas les mêmes copains …

- DRR : OUI, Macron comme Giscard … Certes rien qui ne justifie …

- HCC : Que nous abandonnions le pouvoir !

- EW et DRR (en chœur) : Absolument ! Absolument !

- HCC : Macron, Fillon, même combat !

- EW et DRR (en chœur) : Absolument ! Absolument !

- HCC : Comme disait je-ne-sais-plus-qui, Macron et Fillon c’est « Bonnet blanc et Blanc bonnet »

- EW et DRR (en chœur) : Absolument ! Absolument !

- HCC : Allons partager une coupe de Roederer dans la loge du Rotary. Ensemble jusqu’à la victoire ! Macron ou Fillon, qu’importe ! Chacun des deux saura servir nos intérêts.

- EW et DRR (en chœur) : Absolument ! Absolument !

Ils sortent... Entrent Guignol et Gnafron

- Guignol : Ben mes belins, y se sont bien trouvés ces trois coquins là.

- Gnafron : Comme des lardons en foire….

- Guignol : On dit larrons en foire, pas lardons !

- Gnafron : Te crois ? pourtant à la foire de Beaucroissant….

- Guignol : Te peux pas être sérieux cinq secondes ? T’as entendu comme ces trois là se réjouissent à l’avance de pouvoir continuer à nous tondre la laine sur le dos avec Macron ou avec Fillon ? Qu’est-ce t’en penses ?

- Gnafron : J’en pense qu’on les laissera pas faire.

- Guignol : Et comment qu’on va s’y prendre ?

-Gnafron : Comme y disent au Québec, on va s’grouiller le poil des jambes, on va arrêter de se fier à tout l’monde… et pis aussi on va aller voter à l’élection parsidentielle.

- Guignol : T’as raison. Il est temps qu’on s’occupe de la politique parce que ça fait trop longtemps que les politiques y s’occupent pas de nous ! Trop occupés, qu’ils sont, à s’acoquiner acque ceux qui nous tondent. Et pour qui on va pouvoir voter ? Te le sais ça ?

- Gnafron : On va voter pour un, ou pour une, qui nous fera respecter et qui laissera pas les banquiers et les patrons nous voler notre vie.

- Guignol : T’as raison, Gnafron, c’est ça qu’on va faire. Il est temps.

- Gnafron : Ma voisine du cintième, que j’ai croisée hier en allant au marché, elle m’a donné un livre que s’appelle « L’avenir en commun ». C’est le programme du Jean Luc Mélenchon. Tu sais, celui qui n’a pas peur de dire « Non » quand il le faut et qui se laisse pas impressionner par les beaux messieurs de la télévision et du Palais de la Bourse. Eh bien , si tu veux, ce programme, on va le lire ensemble. M’est avis qu’on va y trouver des raisons de reprendre espoir et de chanter : « C’est nous les canuts, nous n’irons plus nus !

L’HIPPODROME DE COMPIÈGNE...

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